
Bien le bonjour à toutes et à tous. 👋
À l’origine je souhaitais écrire un article où j’expliquais comment j’ai créé un programme en Python qui permet de simuler les radios de GTA V à partir des fichiers du jeu. Mais je me suis dit qu’il serait intéressant de parler d’autre chose avant de réécrire un gros article où j’écris beaucoup de code, d’autant plus que c’est assez fastidieux à rédiger. 😅
Donc j’ai décidé de vous parler d’un sujet qui me turlupine l’esprit depuis plusieurs mois, et qui nous concerne tous, développeurs d’applications que nous sommes : le vibe coding. 
Je vous rassure tout de suite, non il ne s’agit pas d’un pseudo post LinkedIn à la grande gloire de l’IA. Non je n’écris pas cet article pour le buzz, je le fais pour moi et je vais être totalement transparent avec vous durant toute votre lecture. Mon but ici est bien de m’exprimer librement sur un sujet qui m’inquiète peut-être autant que vous, mais qui est à nuancer et sur lequel nous devrions sérieusement nous y pencher, au moins à titre informatif.
Je ne vais probablement rien vous apprendre, mais, pour les 2-3 personnes au fond qui vivent dans une grotte, je vais vous faire un petit résumé. Le vibe coding, ou “codage assisté par intelligence artificielle” en bon français, est une technique de développement relativement récente qui consiste à léguer l’écriture de code informatique à un agent IA. Il ne s’agit pas là d’utiliser la fonction d’auto complétion de l’IDE, ou encore d’utiliser ce bon vieux GitHub Copilot, mais bien bien d’exploiter l’IA dans le but d’écrire du code à notre place.
Notez que c’est une pratique différente de la pose de questions à ChatGPT. L’intérêt du vibe coding réside bien dans l’autonomie des modèles LLM employés concernant l’analyse, la conception et l’écriture de code.
C’est difficile de répondre à cette question de façon objective. En tout cas, de mon point de vue. Ce n’est pas tout rose, ni tout noir (ou rouge 😂).
Léguer la tâche de développement d’un projet à un outil n’est pas un problème en soi. Comme toute révolution technologique et d’ailleurs, comme tout outil, c’est l’usage que l’on en fait qui pose problème. Je me souviens très bien des avertissements de mes professeurs au collège qui nous expliquaient que Wikipédia n’était pas une source fiable, que “Internet” n’en n’était encore moins une, et que le travail de recherche passait avant tout par la lecture de nombreux articles et documents afin de se forger un opinion et une base de connaissance sur un sujet. Pour autant, est-ce que l’utilisation d’Internet et de Wikipédia était à proscrire ? Absolument pas ! C’est une question de bon sens, à chaque outil ses abus et contournements possibles.
En cela, est-ce qu’utiliser l’intelligence artificielle pour nous aider à développer un projet sur lequel on travaille est une mauvaise chose ? Non. C’est le cadre et le contexte qui peut l’être. Et quoi de mieux qu’une bonne petite analyse pas vraiment objective pour vous illustrer mon propos ? 
Je suis né en 2001. Je fais donc partie de cette génération que l’on appelle parfois avec mépris, la génération Z. Nous sommes les “millennials”, la “génération Tik Tok” (quel enfer 
J’ai commencé mes études supérieures en 2020 et je les ai terminées en 2025. Le premier modèle IA de chat grand public, GPT-3, plus connu sous son nom commercial ChatGPT, est sorti courant 2023. En tout cas, c’est cette année là que j’ai pu l’essayer pour la première fois. Mais j’utilisais déjà GitHub Copilot depuis son early access en 2020, qui exploitait GPT Codex si je ne me trompe pas.
Sachant cela, on peut dire que j’ai effectué le gros de mon parcours scolaire sans l’aide d’IA générative (Copilot étant limité à l’auto-complétion, il n’est en rien comparable à Chat GPT).
J’ai donc pu observer de près l’évolution du comportement de mes camarades de classe au fil des années, avant, pendant et après l’arrivée de l’IA. Je ferai également une analogie du mien car j’ai plusieurs choses intéressantes à dire.
Autrefois, lorsque nous avions besoin d’aide sur un sujet en informatique, en programmation, nous nous reposions sur les recherches Google et les posts Stack Overflow. En tout cas, c’est comme ça que je fonctionnais, et fonctionne toujours dans la majorité des cas. Les moins autonomes d’entre nous se reposaient beaucoup sur l’entraide entre camarades de classe.
Ayant toujours été très débrouillard en informatique, je dois admettre que je n’étais pas du genre à proposer mon aide gracieusement, hormis à mes amis les plus proches et sous certaines conditions. 😂 (si tu ne cherches pas par toi-même, ça va vite m’agacer et je vais arrêter de t’aider 🤣)
Je n’étais pas super ouvert d’esprit, j’ai parfois été assez méprisant envers des personnes pourtant très sympas. Désolé. 😅
L’avantage de cette méthodologie de travail est que si l’on ne s’investit pas beaucoup dans une tâche, on se confronte assez vite à un mur qui nous oblige à réfléchir d’avantage et à avancer par nous même.
C’est un peu une vision “élitiste” et très égocentrique, centrée sur nous même, mais je fais partie de ceux qui considèrent que si tu n’as pas passé la première année de DUT Informatique, c’est que ce n’est peut-être pas un milieu qui est fait pour toi. Bien sûr, il y a et aura toujours des exceptions. Ce n’est jamais aussi simple que ça et on aura toujours des situations injustes. Par exemple, j’étais archi nul en maths, j’ai déjà terminé un UE avec 0 au partiel de maths… 
Mais donc voilà. En bref, avant l’IA générative, quand on était bloqué c’était pas franchement facile. Le monde étant ce qu’il est, c’était souvent chacun pour soi. Mais si tu réussissais à résoudre tes problèmes par toi même, parfois au prix de plusieurs jours, mois de debug, tu devenais alors une sorte de dieu invincible auquel il ne pouvait plus rien arriver. 😎 (jusqu’au prochain bug xD)
L’arrivée de ChatGPT fut pour la plupart d’entre nous, très impressionnante, car c’était la première fois que l’on avait accès à une intelligence artificielle telle que le décrivait l’imaginaire collectif. Une IA avec laquelle nous pouvons interagir et tenir une conversation.
En réalité, si la prouesse technologique était véritablement très impressionnante, il faut admettre qu’à ses débuts, ses capacités de raisonnement étaient assez limitées… Si ChatGPT était un outil incroyable pour imaginer des histoires plus farfelues les unes que les autres, je pense notamment au fameux Jus de Mynthos 😂, pour ce qui était de nous aider dans des tâches complexes et techniques comme la programmation, ce n’était pas du tout ça.
Mais cette première version de ChatGPT, bien que particulièrement gangrenée par les hallucinations, a marqué un certain tournant dans la manière dont les gens résolvaient leurs problèmes. De plus en plus, au fil des mois, j’ai remarqué son omniprésence dans le processus de résolution des problèmes de mes camarades de classe. D’ailleurs, cela donnait des situations assez amusantes où on venait me demander de l’aide sur des morceaux de code générés par IA, contenant ces fameuses “méthodes miracles” qui font exactement ce que l’on souhaite faire. 😂
Le véritable bouleversement est arrivé durant ma première année de Mastère. Les modèles LLM sont tous devenus plus performants les uns que les autres. On a vu arriver d’autres acteurs comme Anthropic, Google et plus-tard, Deepseek. Si en 2023 il était quasiment impossible d’obtenir de la part d’une IA, quoique ce soit de fonctionnel et de prêt à l’emploi, en 2024 c’était assez différent.
C’est l’année où j’ai moi même commencé à utiliser l’IA de façon régulière au travers de clés API et du client Big AGI. Chaque nouveau modèle d’OpenAI apportait des améliorations significatives dans les capacités de raisonnement. Au départ je ne posais que de simples question techniques, comme par exemple quelle architecture choisir pour tel ou tel projet, ou bien encore pour créer des composants Laravel Blade à partir de morceaux de codes que je donnais. Mais le “prime” est arrivé lorsque j’ai testé pour la première fois Claude Sonnet 3.7.
Anthropic, au travers de son modèle Claude Sonnet 3.7 avec capacité de raisonnement étendu, proposait vraiment quelque chose d’extraordinaire. Le modèle était si puissant qu’à terme, je ne jurais plus que par lui. Moi qui étais particulièrement hostile quant à l’usage de l’IA car je trouvais les réponses comme étant de plutôt mauvaise qualité, j’ai très rapidement changé d’état d’esprit lorsque j’ai vu que je pouvais réduire environ 2 semaines de travail en quelques jours seulement.
Et ça s’est confirmé dans mon entourage. Nos deux années de Mastère à l’Efrei ont été caractérisées par l’omniprésence de l’IA dans notre quotidien. Combien de TP notés ont été réalisés à grands coups de ChatGPT ? Combien de personnes ont réellement travaillé sur ces deux années ? Je pense honnêtement qu’à ce stade, on peut même parler de “tricherie en bande organisée à échelle industrielle”. 🤣
Et le pire dans tout ça, c’est que j’y ai moi même activement participé. 
Comme je l’ai dit plus tôt, utiliser l’IA pour nous aider à réaliser un projet n’est pas un problème.
Dans mon cas, et même plus particulièrement, dans le cadre de la réalisation de ce site internet, jamais je n’aurais pu aller aussi loin sans l’aide de l’IA. Des projets, des tâches qui m’auraient pris des semaines, des mois à réaliser, sont subitement devenus atteignables en quelques jours seulement.
En revanche, ce qui est beaucoup plus problématique, c’est lorsque nous l’utilisons dans le but de réaliser un devoir que nous devions faire nous même. Faire réaliser son projet, son devoir par l’IA, ce n’est ni plus, ni moins, que de la triche. En léguant ce travail à un autre, nous n’apprenons rien. Et c’est valable pour tous les métiers, dans tous les domaines.
Combien de TP notés ai-je réalisé avec l’IA… À combien de QCM avons-nous triché ? (vous noterez le “nous” 😂) Si la matière ne m’intéressait pas, il était très probable que je lègue la réalisation des exercices et du TP à l’IA. Au contraire, si je trouvais la matière géniale, alors dans ce cas je m’impliquais corps et âme dans le projet à rendre. Mars Mechanica en est un parfait exemple. Même si j’ai utilisé l’IA pour réaliser certaines parties du projet, j’ai énormément travaillé dessus et ai appris beaucoup de choses en Rust. Si c’était à refaire, je le referais avec plaisir. :)
Toutefois, cela ne signifie pas qu’il n’est pas possible d’apprendre avec l’IA. Encore une fois, ça tombe sous le sens que c’est l’usage qui fait la différence. Par exemple, en ce moment je suis une formation en Vue.JS. À chaque nouvelle notion que je vois, je demande à Claude de me générer une consigne d’exercice qui exploite ces nouvelles notions, puis je lui demande de me corriger. Mais je ne lui demande jamais de réaliser du code à ma place. Dans ce cadre là, je trouve l’usage de l’IA formidable !
Cependant voilà. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle gomme ce mur que nous nous prenions lorsque nous étions confrontés à un problème particulièrement difficile à résoudre. D’une certaine manière, c’est une bonne chose car nous réalisons nos projets plus rapidement. Mais la contrepartie est que même si nous relisons bien le code qui a été généré, le simple fait de ne pas être à l’origine de la réflexion du correctif/du code généré, fait que nous en apprenons bien moins qu’auparavant. Tout devient plus facile, mais nous perdons la main petit à petit.
Cela dépend de vous et de votre situation ! 
Cela fait très réponse générique que l’on trouve dans ces posts LinkedIn, mais je vous assure que ce n’est pas mon but ! Il y a une vraie réflexion à se faire et je suis certain que chaque personne a un avis différent sur le sujet.
Pour vous aider à vous faire votre propre opinion, voici quelques critères à prendre en compte :
Il est clair que se fier intégralement à l’IA pour réaliser un projet est une mauvaise idée, tant en raison des bugs divers et variés pouvant être créés, que pour la maintenabilité de la codebase. De plus, si vous ne maîtrisez pas déjà les technologies qui seront employées, il y a de grandes chances que votre projet parte à la poubelle.
“Vibe coder” pour réaliser de petits projets comme des scripts Python est une très bonne chose. Mais savoir tenir un projet sur le long terme sans écrire une seule ligne de code mérite beaucoup d’attention et d’encadrement.
Dans mon cas, cela fait maintenant plusieurs mois que je ne développe plus sur mon site internet et que je me repose uniquement sur Claude Code pour son développement. Je le reconnais, il n’y a pas de quoi être fier. 
J’ai développé la base du projet, puis ai tout délégué à l’IA lorsque j’ai commencé à travailler sur mon back office. Mais, en revanche, comme je sais pertinemment que le code généré n’est pas toujours de qualité, je m’assure que tout ce qui est ajouté et modifié soit constamment intégralement couvert par des tests. De plus, je réalise toujours toute la partie interfaces publiques et styles car l’IA n’est pas encore en mesure de reproduire fidèlement des maquettes Figma.
Pour conclure cette partie sur la supposée bonne ou mauvaise idée que représente la pratique du vibe coding, je dirais qu’il est très important de garder une bonne maîtrise technique sur le projet développé. Coder à l’aveugle sans savoir où l’on va fait partie des pires sentiments qui soient, c’est quelque chose que je ne souhaite à personne.
On voit souvent passer dans les articles de blog ces derniers temps, des réflexions sur l’avenir du métier de développeur. Honnêtement, c’est vrai que ce n’est pas très reluisant, mais c’est à mettre en perspective avec l’évolution historique du métier. Notez toutefois qu’au moment où j’écris cet article, je viens tout juste d’avoir 24 ans. Je n’ai pas le recul que peuvent avoir certaines personnes à ce sujet. Ne prenez pas ce que je dis comme argent comptant. Qui sait ce que l’avenir nous réserve, peut-être qu’il me donnera tort. 
Mon point de vue est le suivant : Tout comme ont dû s’adapter les développeurs d’il y a 20 ans, programmant en ColdFusion & ActionScript, nous allons devoir nous adapter. Il est indéniable qu’apprendre la programmation web n’a jamais été aussi facile. Peut-être que nous devrions davantage nous intéresser aux langages de plus bas niveau comme le sont Rust et C++, dont la popularité n’est plus à prouver.
Avec le vibe coding, notre rôle s’apparente beaucoup plus à celui d’un chef de projet et d’un lead dev, plutôt qu’à celui d’un développeur. Mais ce n’est pas pour autant qu’un développeur est totalement remplaçable par une IA. S’il est très probable que le métier se sature de plus en plus en nombre de personnes, dont la tendance est déjà bien entamée, il est peu probable que nous en venions à un monde où l’IA nous remplacera.
Peut-être est-ce également le bon moment pour se lancer dans de nouveaux projets avant que n’importe qui puisse créer l’application de ses rêves en un prompt ? En tout cas, une chose est sûre. Si un jour je suis amené à créer ma propre entreprise et qu’elle fait du chiffre, jamais je ne remplacerais du personnel qualifié par des modèles d’IA, aussi puissants seront-ils.
Le vibe coding ne va pas cesser de se populariser, les modèles deviendront toujours de plus en plus puissants, mais si vous savez tirer votre épingle du jeu et que vous jouez là où on aura besoin de vous, vous n’en serez que peu impacté. Mais comme toujours, c’est bien plus facile à dire qu’à faire… 
Merci à vous d’avoir lu cet article, sachez que c’était pour moi un vrai plaisir de le rédiger. 
Soyez sages en cette période de fin d’année et ne stressez pas trop sur ce sujet, on devrait quand même avoir de la marge avant de voir Skynet dominer le monde. 😂